La plus grande campagne de promotion de l’histoire pour le spectacle vivant français !

Si la profession avait voulu lancer une campagne de promotion sur la vitalité du spectacle vivant dans notre pays, elle n’aurait sûrement pas pu trouver un meilleur véhicule que cette extravagante cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024. En effet, cette soirée inspirée et inspirante a concentré tout ce que le spectacle vivant peut offrir de plus… vivant !

On a eu droit à des moments de spectacle uniques, émouvants, drôles ou épiques, mis en scène par des talents d’aujourd’hui, les 3 000 artistes impliqués bien sûr, mais aussi, de toute évidence, des sociologues, des historiens, des écrivains, des scientifiques, des ingénieurs, des techniciens…, tous rassemblés autour d’un récit régénéré de notre histoire et de la devise, subversive et si actuelle, de la république française. Le mariage fertile de la richesse du patrimoine parisien et de la créativité française du XXIe siècle ! Comment ne pas craquer, sauf à être un peu passéiste, devant le télescopage irrévérencieux d’Aya Nakamura faisant le salut militaire devant des gardes républicains qui se déhanchaient comme des ados ?!

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Une fusion inédite de toutes les disciplines artistiques

L’un des aspects les plus intéressants de cette prouesse artistique, pétrie de générosité, d’autodérision, de désir d’inclusion et de souffle créatif, résidait dans cet amalgame inouï et fructueux entre quasiment tous les arts : danse, photographie, lyrique, numérique, musique classique, architecture, design, cinéma, jeux vidéo, musiques actuelles, bande dessinée, lumière, peinture, audiovisuel, techno, mode, sculpture, et d’autres encore ! La liste est impressionnante et enthousiasmante. Mais elle n’est que le reflet d’une culture ouverte et inclusive qui existe depuis longtemps en France. D’ailleurs, cette parade, autrement plus excitante que les tours de stade d’athlètes à la queue-leu-leu auxquels nous étions habitués jusqu’à présent, en rappelait une autre : déjà, il y a plus de cent ans, le ballet Parade, un spectacle inspiré par un tableau de Georges Seurat qui était censé se passer sur un boulevard parisien, fut monté au Châtelet par les Ballets russes de Serge Diaghilev sur un livret de Jean Cocteau, une musique d’Erik Satie, une chorégraphie de Leonide Massine, des décors de Pablo Picasso… et des notes de programme de Guillaume Apollinaire. Excusez du peu ! Ce cocktail inventif avait pourtant provoqué un énorme scandale à l’époque. Comme toujours, être d’avant-garde, c’est aussi prendre le risque de déplaire…

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Les enjeux du spectacle vivant mis en scène

Pour revenir à notre propos, tous les enjeux du spectacle vivant ont été mis en scène… ou en Seine dans cette soirée inoubliable, à la puissance mille : la créativité de la mise en scène, la justesse de l’interprétation, le talent de la scénographie (décors, costumes, chorégraphies…), la précision technique, la coordination des talents et des compétences, la maîtrise du temps (pas de la météo, hélas !), et beaucoup d’autres… Une occasion en or de montrer au monde entier l’imagination, l’audace et le savoir-faire de toute une profession, derrière un étendard brandi par Thomas Jolly, un de ses artisans les plus talentueux et les plus actuels, qui a exprimé à sa manière tout le génie et la créativité de la culture française.

D’ailleurs, quels que soient les défauts qu’ont évoqués quelques-uns (un peu long, iconoclaste, trop dense…) ce spectacle populaire, intelligent et inclusif a été salué par l’immense majorité des médias étrangers, ce qui était un de ses buts, redonnant, momentanément au moins, à beaucoup de professionnels et de nos compatriotes, une pointe de fierté d’être Français.

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