La journée mondiale du théâtre mérite-t-elle mieux ?

En cherchant autre chose sur internet, je suis tombé sur l’information suivante : c’était hier la journée mondiale du théâtre. Ah bon ? Je suis moi-même allé au théâtre hier pour voir Romeo + Juliette de Matthew Bourne au Châtelet, mais c’était complètement par hasard, parce que des amis avaient réservé des places longtemps à l’avance. J’ai donc passé une très bonne journée mondiale du théâtre… par hasard.

Pourtant, quand on tape « journée mondiale du théâtre 2024 » sur Google, apprenant au passage que cet événement existe depuis 1962, il y a un certain nombre d’occurrences, dont quelques événements liés à des spectacles. Mais pas grand-chose dans les médias, hormis Le Parisien. Heureusement, des mailings individuels ont été envoyés, dont certains via Relation, l’outil de CRM de Delight. Ce n’était pas tout à fait le silence radio donc, mais cela ne remplace pas le besoin d’actions collectives de sensibilisation. Le battement médiatique est d’ailleurs en général l’objectif premier de ce type de journées.

Certes, les « journées mondiales de… » pullulent, et beaucoup ne valent guère que l’on s’y intéresse. Mais le théâtre, quand même ! Hormis les Molières et le Festival d’Avignon, les occasions d’en parler de manière transversale ne courent pas les rues, alors que le vieillissement inexorable de son public vaudrait bien quelques piqûres de rappel régulières pour mettre en avant son actualité et événementialiser sa créativité, en particulier auprès des publics plus jeunes (un client de Delight m’avouait dernièrement que rajeunir son audience dans ses plans de communication revenait à cibler les… 50-64 ans !). Le silence ou les chuchotements n’ont jamais généré de curiosité ni d’excitation.

Il est vrai qu’atteindre un niveau minimum de retentissement nécessiterait une action concertée de la part de la profession, idéalement – rêvons un instant – de manière concertée entre le secteur public et le privé, ce qui serait d’autant plus logique que les spectateurs exclusifs du premier doivent se compter sur les doigts d’une main (pour le second, c’est sans doute un peu plus fréquent). Mais la concertation n’est pas le fort du monde du théâtre, écartelé apparemment entre dédain créatif et craintes commerciales. Pourtant, s’il est un axiome qui se vérifie encore et encore dans quasiment toutes les professions, c’est qu’ensemble, on est plus fort ! Le moindre gamin sait ça depuis son plus jeune âge. Alors, rendez-vous l’an prochain ?