Saison 2

S02E12 - Jean-Christophe Giletta, Producteur de spectacles XXL

La France entière se souvient de 1998 comme l’année de Zizou, des Bleus et d’I will survive… Pour Jean-Christophe Giletta, c’est surtout l’année de l’inauguration un peu folle du Stade de France, l’arène dans laquelle il a rencontré les événements & spectacles de très grande taille.  Il y était chargé d’accueillir les fédérations sportives, de louer le stade à des producteurs… et d’y produire lui-même des shows monumentaux. Dans cet épisode de SOLD OUT, Jean-Christophe partage des anecdotes XXL et montre à quel point ces lieux gigantesques sont en demande d’un nouveau genre de spectacles… forcément hors normes.

Sold Out Jean-Christophe Giletta

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SOLD OUT - Saison 2, épisode 12 : Jean-Christophe Giletta

Bonjour ! Bienvenue dans ce nouvel épisode de « Sold Out » : le podcast de Delight.

Aujourd’hui, on va « pousser les murs » : on va quitter les clubs de Jazz, les petites salles, les « petites jauges » ou même les théâtres. On va entrer dans l’univers démesuré des stades et des spectacles gigantesques et « pharaoniques », avec Jean-Christophe Giletta.

Bonjour Jean-Christophe !

Bonjour Marc !

Est-ce que si on te définit comme un « Producteur de spectacles XXL » ça correspond à la réalité ou c’est un peu réducteur ?

Je crois que depuis une vingtaine d’années c’est ce que je fais à 100 % : des spectacles pour les stades et donc de taille « XXL ».

C’est rare un Producteur qui est « passionné par ça », qui a la passion de ce risque-là et de ces spectacles démesurés…

Je ne sais pas si c’est la « passion ». C’est peut-être, aussi, l’ambition, la volonté ou l’envie de faire des choses qui n’ont jamais été faites, dans des lieux où je pense qu’il y a une vraie demande, un vrai marché.

On a plein d’exemples des réussites inouïes, des échecs qui sont à la hauteur de l’enjeu, des leçons qu’on apprend : des leçons de modèle économique, des leçons de Marketing, et puis des histoires d’Artistes, aussi, comme toujours…

Ça commence maintenant dans ce nouvel épisode de « Sold Out ». 

Jean-Christophe Giletta, premier billet vendu ?

Premier billet vendu… Ça remonte à un peu plus de quarante ans, pour une soirée étudiante à l’occasion d’un Nouvel An. Mes parents étaient propriétaires d’un club de tennis où il y avait une très grande salle. Le père de mon meilleur copain avait du matériel vidéo et des disques. C’était le début des clips-vidéos, et on s’était dit qu’en organisant une soirée où on pouvait à la fois diffuser des vidéo-clips et de la musique, ça allait attirer du monde. On a fait ça pendant trois ans. Ça n’a pas mal marché ! 

C’était un « spectacle XXS » qui montrait que tu avais déjà la « fibre du Producteur de Spectacles » …

Le premier « gros challenge » a été l’inauguration du Stade de France le 28 janvier 1998, avec un grand spectacle inaugural de 45 minutes qui était diffusé en direct sur TF1, avec certaines attentes en matière d’audience. Il était positionné juste avant le match « France / Espagne » qui a vu la France gagner 1-0, avec une « tête » de Zidane.
Ce qui était important pour nous à cette époque-là, c’était déjà de montrer que ce stade n’allait accueillir uniquement des rencontres sportives, mais allait également être un grand lieu de Spectacle au sens large. D’où cette ambition et cette volonté qu’on a eu de marquer le coup dès le premier jour, en offrant ce grand spectacle inaugural.

Dernier billet vendu ?

Dernier billet vendu…
Le Lac des Cygnes XXLive, au Stade Jean-Bouin : j’avais deux représentations les 3 et 4 juillet 2020, qui ont bien entendu été annulées. Je pense que c’était la veille du Confinement : le 10 ou le 11 mars…

Jean-Christophe Giletta. Je suis le Président de Live Stadium, une société de production de spectacles dédiées au marché des stades. Nous produisons principalement des Grands Classiques, uniquement pour le marché des stades.

Jean-Christophe, on va évidemment centrer notre discussion autour de la période de ta carrière au Stade de France. C’était entre 1997 et 2011, c’est ça ?

C’est ça. Exactement !

Avant de comprendre cette « passion » pour le Stade de France, ce que tu y as appris et ce que tu y as fait notamment en matière de spectacle, on va faire un petit retour en arrière sur le début de ton expérience.

Avant le stade tu avais fait quoi, en fait ?

Je suis tombé un petit peu par hasard dans le domaine du Spectacle puisque je travaillais pour une société américaine : I.M.G., qui était essentiellement investie dans l’organisation de tournois de tennis et de golf, et dans le Management d’Artistes.

Cette société avait décidé, sur le plan mondial, de développer une activité dans le domaine artistique (plus particulièrement la Musique Classique), et comme personne ne voulait s’attaquer à la Production de ce type de spectacles en France, je me suis désigné. On m’a adjoint un Directeur Artistique qui était formidable (il venait du domaine artistique), et on a démarré une activité en développant la Programmation du Théâtre Antique d’Orange dans les années 1992-1993 et le Grand Concert de Pavarotti qui était « collé » à un Jumping d’équitation sur le Champs de Mars…

Pour moi, la « vraie première expérience » a été quand on a fait venir les ballets de l’Opéra du Kirov (qui s’appelle maintenant le Théâtre Mariinski), en 1993 au Théâtre des Champs-Elysées.
C’était plus de 50 représentations. C’était la première fois qu’ils « sortaient de Russie » depuis plus de 70 ans. C’était donc un vrai évènement à Paris, avec près de 300 artistes Russes à gérer en termes de Logistique, et surtout des billets à vendre, du Marketing à faire et tout à organiser.
C’est ce qui a « marqué » le début de ma carrière puisque j’ai eu cette chance de pouvoir travailler à la fois dans le domaine du Sport et dans le domaine du Divertissement Culturel.

Chez I.M.G., j’ai à chaque fois gardé ma « casquette » de Management Sportif. C’est cette double expérience qui a « attiré l’œil » du Président du Stade de France qui, à l’époque, cherchait quelqu’un qui venait du Show Business « pour s’occuper des Grands Evènements », comme il disait. C’est un peu l’image que les actionnaires – Bouygues et Vinci – avaient de gens qui géraient ce type d’activité.

Un « dangereux saltimbanque » … [Rires]

Pour la petite anecdote, quand j’ai passé mon premier entretien, on m’a dit : « Vous devez rouler en Ferrari et aller en boîte de nuit tous les soirs ! »
Assez rapidement, je les ai convaincus que c’était un métier comme un autre où il fallait du sérieux, de la rigueur, et ne pas forcément « passer ses soirées en boîte de nuit » quoi ! 

Je pense que c’est cette « double casquette » qui a attiré les dirigeants du Stade de France : ils m’ont demandé d’essayer de développer la Programmation en complément des matches de football et de rugby.

A l’époque, tout le monde disait que « vous alliez dans le mur », que « ça allait être un fiasco », que vous « étiez dingues » … Tous les Français connaissent la date d’ouverture du Stade de France : 1998.
Quand tu es arrivé un an avant, les gens t’ont dit : « Mission impossible ! »

On était un peu brocardés sur différents sujets.
Le premier était celui de la pelouse. On nous disait : « La pelouse ne poussera jamais : avant il y avait les usines Total et le sol est complètement farci ».

Ensuite, on nous disait : « Mais… il n’y a pas de parking dans ce stade ! »
C’était une vraie volonté du Maire de Saint-Denis, Patrick Braouezec : il ne voulait pas que sa ville soit un « parking vide » quand il n’y avait pas d’évènement. En revanche, il y avait (et il y a toujours) beaucoup de R.E.R. et de métros pour accéder au stade.
On nous a dit : « Si vous n’avez pas de parking, personne n’ira dans votre stade ! »

Il y avait 80 000 places. Le plus gros stade à l’époque était le Parc des Princes avec 42 000 places.
Il s’agissait donc de « doubler » à chaque fois, mais les Artistes susceptibles de « remplir 80 000 places » se comptaient sur les doigts d'une seule main !

Evidemment…
Tu avais « deux casquettes » : d’un côté, tu t’occupais des évènements sportifs et de leur organisation. En fait, tu étais « exploitant » …

Oui, c’est ça.
J’étais en charge d’organiser l’ensemble des évènements, de tout ce qui était autour de la Billetterie, de la Promotion, de la Programmation, et surtout de « donner envie à des Producteurs ou à des Organisateurs d’utiliser le stade comme un lieu de spectacle ». Assez rapidement, je me suis rendu compte que si j’attendais que des Producteurs viennent louer le stade, j’allais attendre assez longtemps : les Rolling Stones et « Johnny Hallyday », c’est une fois tous les trois ans !

C’est là qu’on a pris la décision de commencer à produire nos propres évènements et nos propres spectacles.

Au fond, tu avais presque « trois métiers » ! Dis-moi si je me trompe…
Ton premier métier, c’était celui d’Exploitant : accueillir des clubs, accueillir les équipes de France de plusieurs sports différents, etc. : le côté sportif.
Deuxièmement, « donner envie à des Producteurs de louer le stade un peu comme un très grand garage et de venir y faire leurs concerts.
Troisièmement, être toi-même Producteur : produire les contenus qui vont avec ce stade…

Exactement ! C’est bien résumé.

A la fois le métier d’Exploitant de stade : on a un lieu et il faut le « faire vivre », et ensuite un métier de Créateur de contenus pour des lieux de cette capacité-là : inventer des choses qui n’existent pas parce qu’assez peu de spectacles étaient dédiés aux stades.

C’est une métaphore que l’on a déjà filée dans quelques épisodes de « Sold Out » : ça fait vraiment penser à des médias ! Tu as le canal de diffusion (un très beau « tuyau » avec de la pelouse !), mais il faut créer les contenus qui vont avec…

Voilà. Merci de me relancer sur cette métaphore !
J’ai toujours pris comme exemple une chaîne de télévision en disant : « On a un tuyau, il faut mettre du contenu dedans, agréger de l’audience autour, et la monétiser ».
Pour nous, l’audience est physique. A l’époque, c’est aussi les téléspectateurs ou les D.V.D. 

On est dans des métiers qui sont assez comparables, sachant que c’est du « direct » : on n’a pas le droit à l’erreur ou à la répétition.

Tu es en train de dire que déjà à l’époque (avant les années 2000), quand tu fabriquais des spectacles ou pensais à en fabriquer, tu pensais presque au Live Streaming comme les Producteurs le font aujourd’hui.
Ce n’était évidemment pas du Live Streaming à l’époque : il n’y avait pas le Haut Débit, mais tu pensais aux audiences digitales, aux audiences DVD… au modèle économique « global », en fait !

En fait, je ne pensais pas aux audiences, je pensais aux sources de revenus ! [Rires]

[Rires] C’est ça ! Soyons pragmatiques ! 

A l’époque, les sources de revenus étaient de la billetterie, des droits T.V., éventuellement les premières diffusions dans les cinémas de grands opéras : des spectacles où nous étions en risques financiers importants et compliqués à équilibrer (avec des points d’équilibre assez importants). On essayait de travailler toutes les sources de revenus possibles : les hospitalités, le sponsoring et tous les droits dérivés.

55 : je crois que c’est le nombre de spectacles que tu as produits…

En 14 ans, oui.

Quel est celui qui « remonte tout en haut » ? Le premier ? Le dernier ? Un spectacle en particulier ?

Il y en a deux qui « remontent en haut de la liste ».
Ce ne sont pas ceux qui ont le mieux fonctionné, mais ils étaient tellement beaux qu’ils ont marqué mon esprit et, je le crois, l’Histoire du Stade de France.

Le premier était en 2002. C’était un Requiem de Verdi.
Il fallait quand même « avoir la foi » de se dire : « On va jouer une messe dans un stade et on va faire venir 40 000 ou 50 000 personnes autour de cette messe, certes écrite par un très grand Compositeur, mais quand même ! ».
Telle était la mise en scène proposée : une immense sphère qui faisait plus de 42 mètres de haut au centre du stade, des projections d’images géantes sur le sol (sur plus de 25 000 m²) qui accompagnaient la partition et étaient profondément « magiques », et des petits écrans tout autour de la pelouse qui permettaient de « rapprocher l’action », avec des images sur le Conducteur, le Chef d’orchestre et les Solistes. C’est un très beau souvenir.

Ensuite, en 2004 (si ma mémoire est bonne), un autre opéra : Turandot de Puccini, en association avec une Production Chinoise et notamment un Metteur en Scène, Zhang Yimou, qui était Cinéaste à la base (il a eu un Oscar pour Epouses et Concubines).
C’est un très grand cinéaste. Quand on va avec lui en Chine, c’est comme si on se promenait avec Spielberg !
L’action se déroule en Chine, dans la Cité Interdite. On a donc reconstitué une partie de la Cité Interdite dans le Stade de France, avec des costumes somptueux et plus de trente jours de construction de décors. On a fait à peu près 40 000 spectateurs.

Ce sont vraiment deux souvenirs qui m’ont beaucoup marqué.

Tu es évidemment très fier de ces deux spectacles-là… Question un peu naïve : avais-tu aussi de la fierté quand tu voyais Johnny Hallyday, U2 et les Rolling Stones (pour ne parler que d’eux) se produire dans « ton jardin » ?

Oui ! En fait, dès que le stade se remplissait j’avais la « chair de poule » (que ce soit pour du sport ou pour des concerts - ceux que tu citais notamment) au moment où le stade se remplissait, et pendant le concert où on voyait 70 000 ou 80 000 personnes « vibrer à l’unisson ».

C’est quelque chose qui est incroyable !

On me demande souvent quels sont les moments qui ont été les plus frappants… Quand il y a une minute de silence au Stade de France, c’est incroyable : 80 000 personnes… et on « entendrait une mouche voler » ! Les silences m’ont parfois plus impressionné que les Grands Concerts !

De toute manière, des Artistes qui se produisent dans des lieux aussi grands que ça sont forcément des « bêtes de scène » : on ne peut pas leur rester insensible ! 

Est-ce que certaines de ces grosses Productions Internationales ou Françaises t’ont appris, à toi qui connaissais chaque centimètre carré de cet endroit, des choses sur le stade ?
« Tiens ! C’est possible de faire ça ? Je ne le voyais pas comme ça… »

Ce qui était généralement impressionnant c’était les moyens techniques mis à disposition, surtout en matière de création de contenus pour les grands écrans qui étaient « derrière ».

Assez rapidement, ces Grands Groupes ou Artistes se sont rendus compte que même s’ils avaient une « voix » et des chansons extraordinaires, dans un stade, il fallait que l’action soit supportée par de l’image et par quelque chose qui vienne remplacer le manque de proximité que l’on peut avoir avec les Artistes :
il y a tout un tas de contenus diffusé sur les écrans géants.

En revanche, j’ai toujours été un peu plus mitigé sur le son : ces Grands Groupes « posent leur système de son », même si la balance doit se faire au moment où les premières chansons commencent à être jouées.
De toute manière, tant que le stade est vide, il est impossible de faire une balance : le son « rebondit » sur les sièges. La « vraie » balance, on ne peut la faire que quand le stade est plein !

C’est valable dans n’importe quelle salle, ou essentiellement dans un stade ?

Mon expérience veut que dans un stade, je suis certain qu’on peut commencer à faire une balance, mais le son « rebondit » et le Public l’amortit. Dans les premières vingt minutes d’un concert, vous entendrez forcément toujours que le son s’améliore.

Sur nos Productions, il est vrai qu’on essayait vraiment de produire un son qui soit le plus adapté non seulement au lieu (on le connaissait bien, c’était peut-être un peu plus simple), mais surtout au type de concerts ou de spectacles que nous allions diffuser.

On a parlé de spectacles « un peu dingues » comme Le Requiem de Verdi. Dans un stade, ce n’est pas forcément le premier « truc » auquel on pense… En revanche, quand on dit : « Stade de France » et « spectacles », le premier « truc » auquel on pense, c’est Ben-Hur !

Ben-Hur, tu étais « derrière » aussi…

Généralement, les projets sur lesquels on travaillait mettaient deux à trois ans à aboutir.
Ben-Hur a mis cinq ans (avec Robert Hossein à la mise en scène, donc forcément une demande de moyens « considérables »). Il a fallu trouver un modèle économique et un financeur (à l’époque, le Président de Vinci a dit : « Ca me plaît et je prends le risque avec vous… ».

Ben-Hur s’est avéré, en effet, être une aventure assez incroyable !
Travailler avec un « Monsieur » comme Robert Hossein et avec Alain Decaux (qui avait écrit les textes), a été une expérience vraiment très enrichissante : à l’époque, on voyait un monsieur de 80 ans, installé dans les tribunes avec un grand haut-parleur, qui dirigeait 300 à 500 figurants comme s’il en dirigeait deux !

Ça a surtout été le plus gros succès du Stade de France : 300 000 spectateurs sur cinq soirées.
C’est un spectacle qu’on a exporté à Sydney : on a joué deux fois en Australie pour 100 000 spectateurs.

Petite anecdote : il a fallu trouver quelqu’un pour faire la « voix off » qui était faite en Français par Robert Hossein au Stade de France. On a eu la chance que Russell Crowe soit propriétaire de l’équipe de football qui jouait dans le stade de Sydney. Le patron du stade m’a dit : « On va lui demander… » et, en effet, on a été demander à Russell Crowe de faire la « voix off ». Il a tout de suite accepté parce qu’il a adoré l’idée. Il l’a fait « pour rien du tout », en plus !

Quand tu en parles, tu as un sourire un peu « mutin » …
On sent que tu adores les tableaux, la rigueur, prévoir à trois ans… mais ça, ça te fait marrer !
On a l’impression que ces « trucs de saltimbanques » t’amusent vraiment beaucoup…

Ce qui m’amuse, en effet, c’est le travail à la fois de préparation et de rigueur, où il faut essayer de tout prévoir avant le jour J, sachant qu’on sait que le jour J il va arriver des choses qu’on n’attend pas !
Il faut donc être disponible le jour J pour que tout ce qui était prévu à l’avance soit géré, et qu’on soit là uniquement pour gérer l’imprévu.
Quand il n’y en a pas, tant mieux. Quand il y en a, il faut y répondre ! C’est aussi cette « adrénaline-là » qui fait que j’aime ce métier : gérer l’imprévu et trouver des solutions quoi qu’il arrive !
Quand vous avez 80 000 personnes dans un stade, vous ne pouvez pas leur dire : « Revenez demain ! », ce n’est pas possible.

J’ai rencontré des Producteurs de spectacles qui ne comprenaient pas le modèle des « spectacles XXL », des spectacles en stades. Il disaient : « Le principe même des spectacles, c’est le bouche-à-oreille : un Artiste, une Création, une Comédie Musicale, s’installe parfois avec le temps. »

Par définition, pour vous, c’est une « économie de one shot » : quelques séances au mieux quand c’est Ben-Hur, une seule quand le spectacle marche un peu moins fort… Il n’y a jamais le temps, pour le bouche-à-oreille, de s’installer.
On pourrait presque dire que, quoi qu’il se passe pendant le spectacle, ce n’est pas grave : les gens ont déjà acheté les billets et ça ne se repassera pas… Est-ce une manière erronée de voir les choses ?

Oui. Je pense que ce n’est pas tout à fait comme ça. 
Je reprends ma « casquette » d’Exploitant de stade… : le Grand Public, lui, ne sait pas qui produit le concert de Johnny Hallyday ou le spectacle Aïda. Il vient au Stade de France, et s’il y a quelque chose qui ne va pas, il se plaint au Stade de France !

On a cette volonté de montrer ce qu’on a de mieux aux gens qu’on accueille « chez nous », dans un stade, et d’essayer, en effet, de leur donner envie de revenir pour voir un autre spectacle. Quand c’est un opéra, leur montrer qu’avec de très belles mises en scène et une belle scénographie, on peut arriver à faire passer des émotions et à montrer des grands spectacles également dans des lieux qui ne sont pas forcément prévus pour ça (même si les premiers opéras étaient joués dans les arènes romaines et qu’ils étaient des spectacles populaires).

En effet, le bouche-à-oreille n’existe pas parce qu’on a très peu d’images à montrer en amont : le spectacle se monte au dernier moment, dans la dernière semaine, même si on « prépare tout ».
Il faut que les gens nous fassent confiance. Là, c’est le travail sur la marque autour du stade qui est important pour qu’on puisse se dire : « Ce qui se passe au Stade de France est de qualité ».

C’est d’ailleurs aussi ce qu’on peut retenir de « l’expérience Ben-Hur ». Ben-Hur est aussi une « histoire de marques » : la marque « Robert Hossein », la marque « Ben-Hur », la marque « Stade de France »

C’est exactement le point le plus important.

On avait réussi, avec Ben-Hur, à associer trois marques extrêmement fortes, et surtout, qui avaient du sens ensemble. Si on avait fait « Stade de France », « Robert Hossein » et « La Dame aux Camélias », ça ne le faisait pas quoi !

Bien-sûr, c’est important !

Là, les trois « marques » : « Stade de France », « Robert Hossein » et « Ben-Hur », non seulement fonctionnaient ensemble, mais elles faisaient sens. C’est ça, je crois, qui a fait le succès de ce spectacle dans la phase amont, puisqu’encore une fois, on ne pouvait pas montrer d’images.

On s’est quand même aussi appuyés sur l’histoire de Ben-Hur et sur le film.
Tout le monde attendait la « Course de chars » et tous les soirs et on a livré une course de chars en live, sans qu’aucun cheval ne soit accidenté. Sur le film, je crois qu’il y a eu un peu plus de 50 chevaux qui ont été tués…

Avais-tu des craintes par rapport à ça ?

Oui, bien-sûr ! On avait des craintes.

Vous avez fait « super attention » ?

Voilà. Ça a été d’énormes répétitions d’abord en dehors du stade, chez Mario Luraschi. C’est lui qui a géré toutes les cascades, qui a formé tous les Conducteurs de chars et qui a chorégraphié la course.
La course était « chorégraphiée » : on savait exactement quand le char allait perdre une roue, quand le char allait se renverser, quand le Conducteur allait être expulsé du char. Tout ça était mis en scène.

Ce qui était moins « mis en scène », c’est l’annulation de Johnny Hallyday au Stade de France
C’était en 1998, c’est ça ?

Johnny Hallyday c’était en septembre 1998.
On avait eu les Rolling Stones juste avant (au mois de juillet) mais c’était quand même notre premier « gros évènement » avec un Artiste Français et un Producteur Français : Jean-Claude Camus. Il y avait des attentes énormes : trois stades remplis le vendredi, le samedi et le dimanche.

Le vendredi soir, la première doit se jouer…
Tous les spectateurs sont là, le stade est « blindé » … et il pleut averse ! Les gens sont là et on ne va pas pouvoir reporter : on ne dit pas à 80 000 personnes de « revenir trois jours après » comme ça !
Les questions étaient : « Est-ce qu’on joue ? » ; « Est-ce qu’on annule ? » et « Quelles sont les options ? » …
Bien entendu, la décision appartenait au Producteur et à Johnny Hallyday. C’est Johnny Hallyday qui a pris la décision. Il a dit : « Les 80 000 personnes qui sont là ce soir sont mes fans. Ce sont les « premiers fans » : ils ont acheté les premiers billets. Je veux que le spectacle qu’on va leur délivrer soit total ! »

Sous la pluie, les effets pyrotechniques et certaines choses fonctionnaient moins bien ou n’auraient pas pu fonctionner. Il estimait que ses fans avaient le droit à un « spectacle total » et que sous la pluie il n’aurait pas pu le leur délivrer.
C’est sur ce postulat que la décision a été prise de reporter le concert une semaine après.

Quand cette décision a été prise, l’Assureur nous a sorti un « carton rouge » en nous disant : « Attendez, moi j’ai assuré une première fois… Si jamais le concert reporté doit encore être annulé, je ne l’assure plus ! »
Là, tout le monde s’est regardé, et un monsieur qui s’appelle Pascal Nègre (le Patron d’Universal), a dit : « Moi, j’assure le spectacle quoi qu’il arrive ». C’est comme ça que le report du concert de Johnny a pu se faire une semaine après.

C’est incroyable ça ! En plus, Universal n’était pas Coproducteur, si ?

Universal n’était pas Coproducteur mais avait quand même des intérêts avec Johnny Hallyday. Pascal étant un passionné…

C’est « la classe », quand même !

C’était très classe sur le moment, parce que nous ne pouvions pas assurer le spectacle en tant que « lieu », et pour Jean-Claude Camus c’était compliqué…

Il n’avait pas la « surface économique », tout simplement !

… surtout que le concert qui a été reporté une semaine après s’est joué sous la pluie, encore ! 

Mais non… C’est ce que j’allais te demander !

Ah oui ! Il a plu comme jamais !
Les images dantesques qu’on voit de Johnny Hallyday sous la pluie, c’est ce fameux concert qui a été reporté une semaine après. La performance de Johnny a été incroyable : on le voit « se battre » tout seul, sous la pluie diluvienne (il pleuvait des seaux d’eau !). Il y a une « dimension » apportée par cette pluie qui est incroyable sur ce concert !

Du coup, pas de pyrotechnie… [Rires]

[Rires] Il n’y a pas eu de pyrotechnie. Pour le matériel, on se disait : « C’est le dernier soir, même s’il pleut, c’est pas grave ! Ça n’ira peut-être pas au bout… »
Finalement, ça a été « au bout ». Je ne sais pas si le matériel a été réutilisable derrière, mais peu importe : les trois concerts ont été joués.

Ce qui a été compliqué c’est de renvoyer les 80 000 personnes chez elles. Certains avaient mis toutes leurs économies dans le voyage à Paris. Il y avait des bus et des trains : la FNAC, la SNCF et la RATP avaient mis des trains gratuits… tout le monde a joué le jeu pour « l’idole » et pour que ce concert soit reporté dans de bonnes conditions.

Il y a d’ailleurs les images de Jean-Claude Camus qui dit : « C’est la mort dans l’âme » …

En effet ! Jean-Claude qui, pour annoncer le report, monte sur scène et dit : « La mort dans l’âme, nous sommes au regret de reporter le concert… ».

Et toi, tu étais quelque part par-là ?

J’étais « caché derrière », comme toujours ! Mon rôle n’est ni d’être sur scène, ni d’être dans les tribunes, c’est d’être entre les deux et de faire le go between pour que tout se passe bien.

Y a -t-il d’autres souvenirs comme ça, assez « effroyables » (osons employer le mot « bides ») ?
J’imagine que quand on se « plante » dans le monde de la Production en temps normal « ça fait mal », mais quand on se « plante » dans ce monde-là, on se « plante XXL » aussi…

Oui. Mon pire souvenir professionnel a été un spectacle que nous avons créé au Stade de France.
Il s’appelait « Voyage au centre de la Terre » (tiré du roman de Jules Verne). C’était un spectacle conçu pour les fêtes de Noël (ce qui nous permettait d’utiliser le stade à une époque où il n’était pas utilisé) et un succès commercial : 100 000 billets vendus en amont. La jauge était limitée à 25 000 places parce que toutes les tribunes étaient recouvertes d’un immense drap blanc : on projetait des images géantes dessus.
Les gens se retrouvaient vraiment « au milieu d’un cratère ». C’était vraiment saisissant !

100 000 billets vendus, tout va bien…
Dans ce spectacle, il y avait un Fildefériste (un monsieur qui marchait sur un câble). Pour simuler l’entrée dans le cratère, on avait tendu un câble du sommet de la toiture du stade jusqu’à la pelouse. Il descendait sur ce câble, tout doucement, avec la musique qui accompagnait, etc. A la fin du spectacle, il sortait de la « même manière ».

25 000 personnes dans le stade, en attente… On lance le spectacle, le Fildefériste se met en place… Il faisait un « froid de gueux » : 2°C… la veille il faisait 15°C… et le Fildefériste tombe !
Il ne « tombe » pas, il se rattrape (ils sont habiles), mais il se claque le muscle du mollet : impossible de remonter sur le câble !
On continue le spectacle… Il y avait quand même 6 à 7 minutes où, normalement, toute l’attention était portée sur lui avec des projecteurs… et là il ne se passe rien ! Les gens ne comprennent pas trop…

C’était aussi un spectacle où les gens s’attendaient à ce qu’il y ait des « vrais dinosaures vivants » dans le stade, alors que… voilà…

[Rires] Ils n’existent pas !

… et une première représentation où beaucoup de jeunes avaient été invités par la Région (ils étaient un peu chahuteurs) …

Il y avait tout un contexte qui a fait que cette première représentation s’est mal passée, les gens ont sifflé… avec un « phénomène d’entraînement » dans un stade, qui n’existe pas ailleurs : on voit une « Ola » dans un stade et nulle part ailleurs. Quand ça ne se passe pas très bien, quand les gens commencent à siffler ou à huer dans un stade, c’est terrible !
Les gens n’étaient pas contents. Ils sortaient du stade en disant : « Ce spectacle est pourri ! » en croisant les autres spectateurs qui allaient entrer.

J’avais une deuxième représentation à 20 heures, et je savais que je n’avais plus de Fildefériste : seulement trois personnes au monde étaient capables de faire ça !
Je savais donc que dans le deuxième spectacle il y aurait ces 8 minutes à l’entrée et ces 8 minutes à la fin où les gens n’allaient pas comprendre ce qui se passait parce qu’on n’avait pas le Fildefériste à l’image. 

C’était très bizarre parce que le jour de la Générale (la veille), on avait invité les médias qui avaient été dithyrambiques !
Il y avait à la fois le Public, qui nous avait fait confiance et avait été « boosté » par les critiques sur TF1 et sur France Inter, et qui disait : « C’est génial ! Il faut y aller ! », et ces paramètres : le froid, le Fildefériste qui tombe, etc… Deuxième séance : là, on se dit qu’on va « prendre cher » …

Il y avait ensuite un jour off : le dimanche, et encore deux représentations le lundi.
Le samedi soir, je réunis les équipes. On trouve un Fildefériste à San Francisco, on le fait venir en avion (il est arrivé le lundi, deux heures avant le spectacle. Un mec génial : il a fait le show à chaque fois, sans aucune répétition !).
Le lundi, il faisait 16°C dans le stade. On avait modifié ce qu’on pouvait dans la conception du spectacle.
Les deux représentations du lundi ont globalement « plu », mais les 50 000 premiers qui sont venus ont commencé à « partir sur les réseaux sociaux » (même si on était en 2007) : ils ont appelé TF1 et France Info pour être remboursés. Il a donc fallu qu’on rembourse près de 50 000 personnes !


Pour en revenir à nos discussions du début : la « marque » Stade de France donne de la valeur au contenu. Ici, ça a peut-être fait du mal à la « marque » Stade de France…

L’essentiel, c’est de faire parler ! 

[Rires] C’est vrai !

[Rires] Quand c’est positif c’est quand même mieux !
Je pense que quand on est Créateur, Producteur de spectacles ou de films, ou Réalisateur d’un film, parfois on arrive à toucher son Public, parfois on est un petit peu « à côté ». Il faut l’accepter. Si c’était si facile, tout le monde le ferait, et tout le monde réussirait à chaque fois !
On prend beaucoup de risques. Parfois, on est aidés par des conditions extérieures, parfois un peu moins… Ce qui est essentiel, c’est d’apprendre comment on peut, sur ce genre de risque, arriver à le « baquer » encore plus !

Avant de parler de ce que tu fais aujourd’hui et de Live Stadium, on va dire deux mots du Marché des stades : comment cela a-t-il évolué ? Aujourd’hui, les stades se « vivent-ils » comme des Producteurs de spectacles ?

Le Marché des stades est assez simple.
Jusqu’à la fin des années 2000, tous les stades étaient construits par les Collectivités Publiques : ils étaient mis à disposition d’une équipe de Football ou de Rugby et le mercredi les gamins allaient jouer. La personne la plus importante, c’était le jardinier ! [Rires]

A partir des années 2000, le premier stade qui a été conçu par une Concession (quelqu’un qui prend le risque de l’exploiter et de financer sa construction) a été le Stade de France.
Ensuite, notamment avec l’Euro 2016 qui est arrivé à la fin des années 2010, on a vu des stades (Marseille, Bordeaux, Nice, Le Mans, Lyon, Lille…) conçus par des Opérateurs de Stade qui ont pris le risque de « construire pour exploiter ».
Quand ils ont une « équipe résidente » ça leur amène 20 à 25 matches par an, mais la question est : « Qu’est-ce qu’on fait les 340 jours suivants ? »

C’est pour ça qu’on commence à avoir de plus en plus de fonctionnalités dans ces stades, justement pour accueillir d’autres spectacles le plus facilement possible. Pour moi, le plus abouti est la U Arena: une arène complètement fermée avec une pelouse facilement recouvrable, et qui change donc de configuration très rapidement.
Même quand ces fonctionnalités sont prévues, il y a un vrai problème de manque de contenu pour les lieux de grande capacité : les Grands Groupes que l’on connaît ne vont jouer une à deux fois en France.
Il y a donc, en France, six ou sept stades qui cherchent du contenu et qui ont tous un modèle économique basé sur des concerts de Johnny Hallyday, de Madonna, des Rolling Stones… et c’est tout !

C’est un peu comme s’il y avait un média, une chaîne de télévision ou une plateforme de Streaming qui avait un positionnement très précis et n’arrivait pas à trouver… On peut penser à Oui FM : une « radio Rock » qui se doit de passer du Rock Français parce que les quotas le lui imposent, et qui ne trouve pas assez de nouveaux talents en Rock Français. C’est un peu la même chose pour les stades ? 

Oui, sachant que pour les stades…

Il n’y a pas assez de contenu…

Voilà, on parle plutôt de « contenu ».
Ce contenu peut être « musical », avec des concerts et des opéras, il peut aussi être du « sport-spectacle » : des courses de voitures, des courses de motos… on peut faire plein de choses dans des stades, mais ce contenu spécifiquement créé pour des lieux de grandes capacités, il n’y en a pas assez aujourd’hui !

C’est pour ça que tu t’es donné la mission de produire ça, dans une « boîte » que tu as appelé Live Stadium. C’est ça ?

Voilà.

Aujourd’hui, c’est ton boulot principal : tu es Producteur de spectacles destinés aux stades.

En effet, depuis trois ans, je suis Producteur de spectacles destinés au Marché des stades, avec le parti pris de produire des grands spectacles de Musique Classique qui sont tous extrêmement populaires : Le Lac des Cygnes, Aïda, Carmen, Les quatre Saisons de Vivaldi, La Neuvième Symphonie de Beethoven.
Ce ne sont que des hits de la Musique Classique dont tout le monde connaît les musiques.

L’idée est d’essayer de « populariser » ce genre et de faire découvrir ce genre de musique à un Public beaucoup plus large en lui proposant, au-delà de la musique, une mise en scène et un véritable spectacle. Ce sont des opéras-spectacles, des concerts-spectacles où il y en a autant pour les yeux que pour les oreilles.

Malheureusement, pour l’instant tu n’as pas pu jouer. Evidemment, tout s’est « débranché » avant l’épidémie…

Voilà. Les deux premières représentations du Lac des Cygnes XXL étaient prévues les 3 et 4 juillet derniers. C’était une première mondiale : il n’y a jamais eu un Lac des Cygnes dans un stade. 

Tout a été annulé…
On a besoin de visibilité sur un an et demi pour relancer ce spectacle. C’est pour ça qu’on n’a pas annoncé de date de report : je savais que ça n’allait pas pouvoir se faire en 2021. Pour 2022… il faudrait qu’on soit déjà en vente !

Sans aucune garantie et tant qu’on n’a pas plus de visibilité que ça, on ne se prononce pas.

La spécificité de ces spectacles-là, c’est qu’on doit prévoir à très long terme…

Dans le monde du Classique, quand on parle de Grands Chanteurs d’Opéra, d’Orchestres ou de Troupes de Danseurs, les Artistes ont des calendriers où ils sont bookés deux ou trois ans à l’avance. Il faut donc arriver à s’intégrer dans ces calendriers.

Ensuite, ce type de spectacle prend beaucoup de temps à vendre. Il n’y a pas de bouche-à-oreille, on n’a pas d’images à montrer. On les met en vente neuf à dix mois à l’avance et c’est tout un travail sur les réseaux sociaux pour expliquer ce que seront ces spectacles, en quoi ils sont exceptionnels et en quoi ils sont originaux, pour donner envie aux spectateurs de venir y assister.

Une fois que le mot « COVID » sera dans les archives et qu’on l’aura un peu oublié, crois-tu plus que jamais que les stades auront besoin de contenu et de spectacles de ce type ?

J’en suis convaincu depuis vingt ans.
Pour avoir été à la place de « quelqu’un qui cherche à remplir son stade » pendant quatorze ans, j’ai été confronté à ce manque de contenu. J’ai eu des collègues de stade du monde entier qui me demandaient : « Comment pourrait-on faire la même chose chez moi ? Est-ce que tu peux amener nos spectacles ? ».

Cela nécessite quand même, de la part des stades, de se dire que sur cette activité de Production, il y a un aujourd’hui un risque. Ils mettent beaucoup d’argent sur du Football et du Rugby et achètent un joueur 20 ou 40 millions d’euros, mais ne mettront pas un million d’euros sur un spectacle (tout en sachant qu’ils pourraient l’amortir !).
Il faut qu’ils arrivent à comprendre qu’ils peuvent arriver à créer de la valeur dans leur stade en programmant autre chose que du Football et du Rugby, et en étant en risque eux-mêmes !

Penses-tu qu’il y a des nouveaux métiers pour des jeunes gens qui nous écoutent ? C’est un peu une question « rituelle » pour finir « Sold Out ».
Quand tu es rentré en Production de ces spectacles, tu cherchais à t’entourer…

Aujourd’hui, on s’aperçoit que le Digital a une importance stratégique et déterminante dans ce qu’on fait, non seulement « en amont » pour expliquer, mais également pour délivrer du contenu au fur et à mesure la fabrication du spectacle et de l’expérience qu’on va délivrer.
Le Digital est maintenant au cœur de notre métier. Au-delà de produire un beau spectacle et de le délivrer, il faut arriver à le vendre et à le promouvoir en amont. Le Digital est indispensable !

Après, il est vrai que ces métiers d’Opérateurs de stades sont des métiers encore « neufs », où il y a des places à prendre !

Merci beaucoup Jean-Christophe !

Merci à toi Marc ! J’ai été ravi, vraiment !

Moi aussi ! On a appris plein de choses encore aujourd’hui !

Génial !

A un de ces quatre ! Ciao !


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